Lorsque j’ai commencé les recherches généalogiques sur la branche paternelle de mes enfants, j’ai abordé un nouveau monde, très proche et tellement familier, et pourtant aussi très différent : la Belgique. Les racines belges de mes enfants se situant en Hainaut et en province de Liège principalement, ce sentiment de familiarité est d’autant plus vivace que la langue est la même, que nous partageons une bonne partie de notre histoire et que nos cultures sont très similaires. Mais tout comme le coq gaulois et le coq wallon se singularisent par leur pose, que soixante-dix n’est pas septante et que l’essuie passe de la cuisine à la salle de bain en passant la frontière, quand bien même les pratiques du droit civil et la typologie des actes semblent identiques, on y trouve quantité de petites distinctions et particularismes. Et de fait, il ne faut pas aborder les recherches familiales dans les archives belges avec un oeil de chercheur habitué aux actes français au risque de mal interpréter l’information trouvée ou de chercher longtemps des documents qui n’existent pas.
Ces différences existent également pour les actes antérieurs à la création de l’état belge, de par une histoire mouvementée, morcellée entre les différentes provinces, chacune possédant ses particularités linguistiques, politiques et juridiques. Les principautés ecclésistiques de Liège et de Stavelot-Malmédy ainsi que le duché de Bouillon et, dans une moindre mesure, les territoires sous l’autorité de l’abbaye de Saint-Hubert forment un ensemble distinct des provinces des Pays-Bas qu’ils coupent en deux. Ceux-ci, bien que sous l’autorité des rois d’Espagne puis des empereurs autrichiens, ne sont pas un ensemble uniforme. Ces provinces et les villes elles-mêmes ont longtemps jalousement conservé leurs privilèges, lois et coutumes propres face aux tentatives centralisatrices et absolutistes, notamment des souverains autrichiens. Et tout ceci dans le maëlstrom des guerres européennes qui ont fait de ces territoires aux XVIIe et XVIIIe siècles le champ de bataille de l’Europe, avec son lot d’annexions, d’occupations et de reconquêtes dont l’empreinte sur les vies ordinaires se reflète dans les actes écrits, ou dans leur absence du fait des aléas de la guerre.
Ce challenge A-Z est l’occasion de partager quelques unes de ces singularités, de présenter des actes ou des pratiques spécifiques à certaines provinces, et plus particulièrement au Hainaut et à la province de Liège, de découvrir pourquoi il est inutile de chercher un inventaire après décès d’un conjoint en Hainaut quand les staten van goederen ou états des biens sont la règle en Flandre, comment se marier sans l’autorisation préalable de ses parents à Liège, comment voyager jusqu’en Ukraine ou en Pennsylvanie en consultant les recensements belges, pourquoi il faut consulter les registres d’état-civil pour trouver trace d’une naturalisation ou ce que les états des âmes peuvent révéler de la vie quotidienne d’un village.
Illustration : Brussels Skyline Silhouette par Marian Voicu
Voici un challenge que je vais suivre avec assiduité, ayant une belle-mère belge !
Merci Christelle. J’avais suivi avec intérêt vos articles du challenge A-Z 2019 sur vos bateliers de l’Escaut 🙂
Je n’ai pas d’ancêtres belges mais je trouve ce blog très joli et je reviendrai !
A bientôt ! Bon ChallengeAZ !
Merci, j’espère que le contenu sera à la hauteur de l’apparence 🙂
Les recherches dans le Plat Pays sont un vaste sujet et je suis content que ce thème soit abordé dans ce Challenge AZ. A très vite!
Je vais suivre avec intérêt pour compléter mes recherches sur mes ascendants de la région d’Antwerpen 😊
Les ancêtres de mes enfants étant plutôt wallons des provinces de Hainaut et de Liège, je ne m’aventurerai que très peu du côté d’Antwerpen et de la région flamande, sauf bien sûr en ce qui concerne les documents communs à l’ensemble du pays.
Oh ! Voilà un challenge que je vais suivre avec intérêt !