La formorture est un acte spécifique au comté de Hainaut. Dans la forme présentée ci-dessous, elle est particulière à la coutume de Mons. Il s’agit de garantir les droits des enfants du premier lit lors du remariage de leur parent survivant. C’est la remise aux enfants, à parts égales entre eux, au titre du conjoint prédécédé, de la moitié des meubles de la communauté formée par leurs parents, cette communauté de biens allant être dissoute de fait par le remariage du parent survivant. Si celui-ci ne se remarie jamais, ses meubles sont partagés entre ses enfants lors de son décès, sans distinction de la part lui appartenant et de celle dont il n’a que l’usufruit.

Pour illustrer ce point spécifique de la coutume de Mons et vous présenter plus en détails ces actes, voyons le cas de la famille de Martin Capiau, frère de Gilles François Capiau, sosa 1516 de mes enfants. Veuf, Martin doit faire acte de formorture pour ses enfants encore en vie issus de sa première femme Elisabeth Randour lorsqu’il projette de se remarier avec Marie Robertine (ou Aubertine) Quévy en 1744. Celle-ci, de vingt-cinq ans sa cadette, lui donne cinq enfants et lui survit. Lorsqu’elle se remarie à son tour en 1756, elle doit également faire acte de formorture pour ses enfants nés de Martin.

Fort heureusement ces actes sont conservés dans les collections scabinales de Jemappes et sont accessibles en lignes via FamilySearch. Je vous propose de les étudier plus en détails.

Formorture faite par Martin Capiau à ses enfants le 23 avril 1744

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Formorture faite par Marie Robertine Quevy à ses enfants le 26 avril 1756

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Illustration : Walter Langley Never Morning Wore to Evening but Some Heart Did Break 1894, Birmingham Museums Trust